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LE PROJET ÉDUCATIF

Le projet éducatif est l'équivalent de la charte de l'établissement. Il est écrit et validé par le conseil d'administration de l’École du Sens et mis en œuvre par les équipes du collège.

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Le Collège Edgar Morin, qui a pour projet d'ouvrir prochainement, fait partie intégrante de L'École du Sens, un écosystème pédagogique qui se conçoit comme un laboratoire intégral de recherche-action rassemblant des « chercheurs en sciences » et « des chercheurs de sens » de tout âge, de toute origine sociale, culturelle et religieuse.

Le projet éducatif, posant la vision et la philosophie de l’École du sens, est porté par la « communauté comprenante », c’est-à-dire la communauté éducative constituée de tous ses hôtes, qu’ils soient élèves, éducateurs, familles ou de tous les partenaires désireux d’en partager l’aventure humaine .

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En ce sens, le projet éducatif de l’École du sens se fonde sur une raison d’être et promeut des vertus qui se manifestent selon une axiologie, ou système de valeurs.

 

Se proposant d’incarner cette raison d’être, ces vertus et valeurs, le Campus scolaire se déploie selon des buts éducatifs, mis en œuvre par le projet pédagogique au sein de l’établissement scolaire secondaire hors contrat.

 

En outre, le projet éducatif du Campus scolaire s’inscrit dans le cadre du régime de la laïcité, sur lequel il convient de revenir pour en préciser les principes et conséquences en termes éducatifs. Il s’agit in fine de mettre en œuvre le changement de paradigme profond : passer de la transmission des savoirs à la révélation de l’être de chacune et chacun.

LA RAISON D'ÊTRE
DE L'ÉCOLE DU SENS

Inspirée de la pédagogue italienne Maria Montessori (1870-1952) et du penseur français de la complexité, Edgar Morin (1921), l’École du sens a pour finalité, face aux grands défis anthropologiques, technologiques, numériques et environnementaux, de former et d’accompagner toutes les personnes âgées de 0 à 99 ans à devenir :

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  • Les auteurs de leur vie et de notre destinée commune, c’est le fondement.

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  • Les artisans de leur émancipation et de notre libération collective, c’est la mise en mouvement.

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  • Les acteurs de leur épanouissement et de notre « mieux vivre-ensemble », c’est le concret, le vécu.

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  • Les artistes de leur présent et de notre demain, c’est aussi la mise en mouvement.

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L'ENJEU

La transformation des pratiques pédagogiques selon le process de recherche-action-formation.

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Dès lors, il s’agit de :

 

  • analyser et comprendre les pratiques éducatives et pédagogiques,

  • repérer et collecter les innovations,

  • expérimenter et mettre en pratique de nouvelles méthodes pédagogiques en vue de révéler l’être de chacune et chacun tout en s’appuyant sur des savoirs académiques,

  • tester et incarner des façons de révéler l’être de chacune et chacun,

  • accompagner et former les pédagogues et les éducateurs,

  • diffuser et proposer des pratiques innovantes,

  • promouvoir et tendre vers une école solidaire, inclusive et durable.

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Au nom du principe hologrammatique mis en évidence par le sociologue Edgar Morinle tout est dans la partie et la partie est dans le tout »), cette finalité ou raison d’être irradie, en la fécondant, le Campus scolaire.

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LES VERTUS CARDINALES

Des vertus au système des valeurs

En vue de réaliser cette raison d’être, quatre vertus et une axiologie s’incarne dans les relations et les pratiques pédagogiques déployées au sein de l’ensemble des dispositifs et organismes rattachés/inspirés par l’École du sens, y compris le Campus scolaire.

01

La justice

Aussi ancienne que la philosophie, la réflexion sur la justice occupe une place prépondérante tant dans la pensée contemporaine que dans nos vies. Il est possible de la définir comme « la relation à autrui orientée selon un partage en référence à un étalon de répartition ».

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02

L'intelligence

L’étymologie d’intelligence aiguille sur une définition porteuse de sens pour notre temps : faculté à comprendre l’essentiel parmi un ensemble de signes et d’informations. Révéler l’intelligence de chacun, c’est l’amener à déployer son « intellect », c’est-à-dire « ce par quoi l’âme pense et conçoit »*, à mieux se comprendre et mieux comprendre le monde.

03

Le courage

La troisième vertu est le courage comme force d’âme qui ne se laisse pas ébranler par la crainte. Aristote précise : le courage, fruit d’une compréhension des dangers rejette la lâcheté comme excès de crainte, de peur¹ et la témérité comme excès de confiance en soi. Le courage est ce qui nous permet d’affronter nos peurs et d’endurer les peines et les obstacles que nous rencontrons tout en persévérant dans nos choix.

04

L'autonomie

L’autonomie est la capacité de chaque personne à déterminer elle-même son mode d’organisation ou les règles auxquelles elle se soumet dans le respect de la relation à autrui. L’autonomie pour reprendre Kant est la « propriété qu’a la volonté d’être à elle-même sa loi » dans « les limites des lois morales »

LES 8 VALEURS

01 - 02 - 03

LIBERTÉ

ÉGALITÉ

FRATERNITÉ

Devise de la République française posée dans l’article 1 de la constitution de la Ve République.

DE L'ÉCOLE DU SENS AU CAMPUS SCOLAIRE

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LES BUTS ÉDUCATIFS

01

Le développement harmonieux des adolescents en pleine évolution psychique et physique pour révéler leur être dans ce monde

02

La connaissance du sens d'autrui et de l'interdépendance sociale, tant à l'échelle locale qu'à l'échelle globale, en vue de saisir la vertu essentielle à toute vie en société qu'est la justice

03

Le développement, d'une part, de l'esprit critique et d'autre part, des capacités d'abstraction et de modélisation à partir de cas concrets, pour favoriser l'intelligibilité de soi et du monde et stimuler la vertu capitale qu'est l'intelligence

04

L’engagement et la prise de responsabilité pour qu'ils apprécient la vertu qu'est le courage

05

La capacité à faire des choix pour développer leur autonomie

06

Le développement de leur créativité en vue de leur permettre de se projeter dans leur vie

07

La « mise en commun des paroles et des actes » (Aristote) au fil d'échanges de points de vue, de délibérations et de coopération pour développer une citoyenneté active

08

La connaissance critique et la maîtrise de différents langages et codes (langues vivantes et étymologie, expressions corporelles et artistiques, langages scientifiques et informatiques, médiologie) afin de pouvoir s'intégrer dans tous les milieux sociaux, économiques et culturelles

09

La connaissance et la maîtrise des méthodes et procédures pour résoudre des problèmes ou mener des projets -tâtonner, prendre des initiatives, expérimenter, se tromper, évaluer, recommencer- en vue de trouver pleinement sa place dans notre monde complexe et incertain et dans notre société sans cesse en mouvement

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LA COÉDUCATION

La coéducation est une dynamique collective et coconstruite qui consiste à cheminer avec tous les membres de la communauté éducative, constituée des élèves, des éducateurs, des familles ou de tous les partenaires désireux d’en partager l’aventure humaine.

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À ce titre, aux côtés de la « communauté adolescente », est créée une « communauté de parents chercheurs » qui s’informent, se forment, s’entraident et communiquent régulièrement lors de rencontres aussi bien formelles qu’informelles.

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Fondée sur la confiance, le dialogue et la communication, cette « communauté de parents chercheurs » cheminent avec les éducateurs au service des adolescents. Rejetant l’argument d’autorité, la coéducation valorise la spontanéité, la créativité, l’autonomie et le consentement des adolescents.

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La question épineuse de
LA LAÏCITÉ À L'ÉCOLE

La définition du régime de la laïcité

Au regard de l’histoire de France, considérant le rapport d’Aristide Briand daté du 4 mars portant sur la séparation des Églises et de l’État, la loi du 9 décembre 1905, dite de « Séparation des Églises et de l’État », la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789, la Constitution du 4 octobre 1958 de la Ve République et étant donné la jurisprudence du Conseil d’état, le régime de la laïcité se définit comme « le cadre juridique et politique qui a pour principe la liberté de conscience et dont les manifestations sociales sont encadrées par l’ordre public établi par la loi ». Par conséquent, la laïcité n’est pas une valeur qui vaudrait plus ou moins selon les cas ou les situations, elle est un cadre juridique et politique qui repose sur trois principes. Le premier principe est le principe de liberté de conscience et d’ordre constitutionnel. Il est en quelque sorte « absolu », c’est-à-dire indépendant de tout autre principe, autosuffisant, il est la « cause première » du reste de l’édifice juridique du régime de la laïcité. Sa fondation se trouve dans l’article 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (DDHC) : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi ». Dans la loi de « Séparation des Églises et de l’État » du 9 décembre 1905, l’article premier pose en ce sens que : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public ». Le deuxième principe, la neutralité, découle du principe de la liberté de conscience comme principe organisationnel de la puissance publique. Dans cette optique, les agents des pouvoirs publics dans le cadre de leurs fonctions ne manifestent pas leurs opinions religieuses, spirituelles et politiques. Il est selon la jurisprudence du Conseil constitutionnel un des « principes fondamentaux du service public » (Décision du 18 octobre 2012, M. Franck M. et autres (célébration du mariage-« absence de la clause de conscience » de l’officier d’état civil). Le troisième principe est celui d’égalité et de non-discrimination. Le traitement des cultes ne peut être inégal, ce qui est contraire à l’intérêt de l’ordre public remettant en cause la tranquillité ou la paix civile et serait contraire au principe d’égalité de rang constitutionnel.

Les conséquences pour le Campus scolaire

Dès lors, au sein du Campus scolaire, les discussions sur la religion et les croyances entre les personnes et entre les élèves ne sont pas taboues. Avec bienveillance et respect de la personne, l’éducateur peut répondre aux questions de l’élève.

 

Cependant,  l’adulte  ne  peut  en  aucun  cas faire du

« prosélytisme abusif » car la liberté de convaincre sur le plan des convictions et des croyances est limitée par la liberté de l’autre.

Un enjeu éducatif essentiel

Le débat sur la laïcité en France est une question épineuse car l’acception de cette notion conduit l’école publique à réduire le sujet de la religion à son « strict minimum » historique, renvoyant cette question à la sphère privée et familiale.

 

L’École du Sens s’inscrit dans une compréhension stricte de la loi et affirme que le sujet religieux est un enjeux éducatif essentiel pour trois raisons :

1

L'égalité

L’égalité passe par une compréhension de notre monde par tous quelles que soient ses origines sociales, culturelles ou religieuses. Or, la France d’aujourd’hui ne peut être comprise d’un point de vue littéraire, linguistique, géographique, artistique, architecturale, social, politique, etc. sans étudier les textes fondateurs, l’histoire et la culture chrétienne.

2

La fraternité

La fraternité passe par une compréhension des autres et de ce qui les fondent. Que ce soit à cause des soubresauts de notre histoire ou des haines développées dans notre temps, il est essentiel d’étudier les textes fondateurs, l’histoire et la culture des autres religions, notamment l’Islam et la religion juive.

3

La spiritualité

Enfin, la spiritualité est un des besoins fondamentaux du développement de l’être humain. C’est pourquoi, il est essentiel pour les jeunes de pouvoir parler et débattre en sécurité sans tabou ni prosélytisme abusif, de ce qu’ils vivent et ressentent dans le respect de chacun.

Par conséquent, cela signifie sur le plan pédagogique la possibilité de traiter des religions qui sont au programme et des sujets religieux, spirituels et éthiques.

 

D’une part, l’étude des textes de référence et des ouvrages théologiques et philosophiques se fera à la lumière de l’approche de sciences humaines, notamment de l’histoire, de la sociologie, de l’anthropologie et de la science politique.

 

D’autre part, des témoignages de personnes pouvant donner un point de vue religieux, spirituel ou éthique, représentant une diversité de courants, dans le strict respect de la liberté des personnes et des convictions de chacune et chacun, seront proposés aux membres de la communauté éducative sur la base du volontariat. 

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