LE PUBLIC DU COLLÈGE
La tranche d’âge accueillie dans le collège va de 12 à 15 ans, c’est-à-dire les jeunes qui suivent le cycle 4 de l’Éducation nationale.
Cette période de vie de l’être humain correspond, selon l’anthropologie pédagogique de Maria Montessori, au troisième stade de développement de l’être humain : il s’agit de l’adolescence.
LES JEUNES ACCUEILLIS
Un âge peu propice aux apprentissages purement académiques
De 12 à 15 ans, la puberté transforme profondément le corps des jeunes, les rendant particulièrement fragiles et sensibles. Les adolescents de 12 à 15 ans vivent un âge profondément social où leurs pairs comptent plus que leurs parents.
Une tranche 12-15 ans indicative
L’accueil d’un jeune dans l’établissement sera déterminé par sa capacité à s’impliquer dans le groupe de pairs. Un adolescent, plus âgé ou a contrario, plus jeune que cette tranche d’âge, peut être accueilli si son stade de développement correspond à celui des autres jeunes, lui permettant de vivre et s’épanouir au sein de la communauté.
Un mélange des âges
C'est une donnée essentielle de la pédagogie, nous veillerons à accueillir des jeunes des différents âges dès la première année d’ouverture.
Le projet d’inclusion
Dans le cadre d’un projet inclusif, le collège Edgar Morin souhaite accueillir des enfants en situation de handicap. Un éducateur spécialisé sera ainsi référent pour permettre un accueil adapté des jeunes en situation de handicap. Les jeunes seront intégrés au sein de la communauté adolescente de façon inclusive.
Pour envisager l’accueil d’un jeune en situation de handicap, il s’agira de prendre en compte le besoin et les attentes du jeune, ceux de sa famille et la capacité de l’environnement de l’établissement scolaire à l’accueillir : équipe éducative, communauté adolescente, locaux. Ainsi, chaque situation sera étudiée afin d’offrir un lieu d’épanouissement et de développement propice au jeune en situation de handicap au sein d’une communauté de pairs-adolescents.
LA CONSTRUCTION DE LA COMMUNAUTÉ
La première séquence de l’année sera en grande partie consacrée à la construction de la communauté : apprendre à connaitre chaque membre et à le respecter, définir les règles communes qui permettent le vivre ensemble, décider des modes de résolutions des conflits, créer des outils de mises en commun, etc.
UNE DÉFINITION DE LA COMMUNAUTÉ
Étymologiquement, le terme « communauté » est composé du préfixe latin cum, « avec, ensemble » et d’un autre terme latin munus. « Munus est l’obligation que l’on a contractée envers l’autre et dont on est contraint de s’acquitter de manière appropriée. La gratitude exigeant une nouvelle donation ». « En définitive, ce qui prévaut dans le munus, c’est la réciprocité du don, ou ‘mutualité’ (munus-mutuus), qui livre l’un à l’autre par un engagement commun. Une communauté est une mise en commun, « un partage » de « dons-à-donner », de « charges ou contraintes » et « d’offices ou services » rendus aux uns et aux autres ?
Par conséquent, la communauté adolescente est un groupe de pairs-adolescents qui vivent ensemble, accomplissent des activités communes, échangent des dons et partagent des services. Venant d’horizons différents et ne se connaissant pas au départ, ils se rassemblent autour d’un projet et vivent les mêmes expériences.
Partant de l’idée que le jeune à ce stade de développement a besoin d’évoluer avec ses pairs, de vivre une expérience lui permettant de tester la vie adulte en dehors du regard de ses parents, la communauté adolescente est un lieu au sein duquel il va pouvoir révéler son être, apprendre à vivre avec les autres, prendre des décisions pour lui et pour le groupe et vivre une expérience de citoyenneté.
La communauté adolescente est ouverte sur le monde : elle accueille des personnes extérieures dans le cadre de différents projets et sort de son lieu de vie pour trouver des ressources à l’extérieur ou faire des rencontres.
Roberto Esposito, Communitas. Origine et destin de la communauté, PUF, 2000, p. 18.
Roberto Esposito, Communitas. Origine et destin de la communauté, PUF, 2000, p. 17-20.